Le rêve avais pris fin, et je renouais avec la réalité. Arpentant le camps dans l'aurore, je pouvais sentir le bouillonnement de son réveil. Partout des elfes, des hybrides et des humains sortaient des tentes, des masures pour vaquer à leurs tâches. Je n'avais jamais mesuré à quel point la Tribu était vorace en matériaux et en nourriture, ni à quel point elle foisonnait d'activités. Du fait d'un évènement qui, d'après les murmures et conversations, allait se dérouler ici, il y avait encore plus de travail.

Peu de gens se retournaient ou bien m'observaient en particulier. Je n'étais pas le seul a posséder une apparence spéciale, mais d'après ce que j'ai vu je me situe tout de même assez haut dans le panier des plus étranges. Je constate une fois de plus à quel point mes sens sont accrus en étant gêné par un brouhaha auquel je ne faisais presque pas attention auparavant. Il va me falloir un temps d'adaptation. Je me dirige tout de même vers l'extérieur du camps, près de la plaine.

En revanche, je constate que je ne suit toujours pas à l'abri de l'inattention, en percutant soudainement une personne, qui tombe en arrière sous l'impact. N'ayant même pas été secoué, je vois que c'est une fille et qu'elle a laissé tombé un paquet de fleurs et de plantes en tout genre. Je croise son regard et je constate qu'elle est humaine. Elle me rappelle bizarrement quelqu'un, mais qui ?

La jeune demoiselle, bien qu'elle semblait fragile, n'hésita pas à sortir de ses gongs lorsqu'elle fut repoussée en arrière, trop occupée à faire le tri dans ses plantes, ne voulant toutefois pas admettre que c'était tout autant de sa faute que de celle de l'individu. Elle brailla, alors qu'elle était encore à genoux en train de ramasser ses plantes.

-Dites, vous pourriez faire attention quand même ! Lança-t-elle en levant enfin ses yeux d'un orange intense et étrange.

La jeune demoiselle, indifférente à l'apparence qui aurait pu paraître à première vue et effrayante et déroutante pour un simple humain, se contenta de soupirer longuement en rassemblant en un gros amas les plantes qui s'étaient éparpillées sur les dalles de pierres, pour ensuite les enfoncer dans le petit panier discret en osier qu'elle tenait avec son avant-bras à l'intérieur de sa cape sombre.
Elle regarda quelques secondes de plus droit dans les yeux le jeune maudit, sans pour autant connaître son identité, bien que sa peau couleur charbon semblait vouloir lui dire quelque chose. Son visage s'éclaira alors, comme si elle se souvenait. Elle poursuivit sur un ton enjoué, oubliant la scène qui venait de se produire il y a quelques instants et le tutoyant sans aucune gêne et amicalement.

-Oh, mais tu dois être Aesir ! Mon grand frère m'a parlé de toi et de tes exploits, tu es un vrai héros pour le campement !

https://www.youtube.com/watch?v=-oXqXK9amkQ

Moi ? Un héros ? Ça sonne si ridicule à mes oreilles, et presque plus encore d'entre que j'aurais accomplis des "exploits". Ramener de l'eau avec Sterna, examiner un étrange caillou, calmer un peu les idiots en patrouillant et abattre cet espèce de pigeon lancier, ça serait au yeux du campements de fabuleux exploits. Son grand frère ? Je suis certains d'avoir déjà vu ces cheveux quelque part... Aymeric ? C'est un peu mince mais c'est la seule personne qui me vienne à l'esprit. Mais oui, je crois bien avoir entendu parler de sa petite sœur.

- Effectivement c'est moi. Et toi, tu es Evangelyne c'est ça ?

-Exactement ! Enchantée de faire ta connaissance !

Elle se redressa alors, son visage radiant d'une joie de vivre indubitable et quasiment irrationnelle.

-Il faudra que tu m'apprennes absolument comment est-ce que tu fais pour dégager toute cette sauvagerie dans tes combats, ça m'intrigue tellement... Fit-elle, émerveillée, accompagné de plusieurs grognements et de quelques coups de pattes et de griffes dans l'air.

Elle se rendit compte d'une chose lorsqu'elle analysa les plantes une nouvelle fois de dessous de sa cape. Elle lança un bref coup d'oeil ensuite vers le ciel, et plus précisément le soleil rayonnant de sa pleine énergie dans une zone où l'on avait l'impression qu'il chassait les nuages.

-Mince, mes plantes ! Elles vont perdre de leur efficacité si je les laisse aussi longtemps à découvert avec cette chaleur et toute cette lumière !

Elle accourut alors dans une direction sans adresser même un signe au jeune Aesir. Elle se rendit toutefois compte de son geste et se rattrapa en appelant le jeune homme à la chevelure mi-longue et argentée.

-Viens ! Appela-t-elle tout en exécutant un grand geste circulaire.

Mais elle... Elle m’emmène, comme ça. Je n'ai même pas mon mot à dire. Mais elle m'intrigue. Elle est incroyablement énergique et... Un peu ridicule je dois dire lorsqu'elle semblait vouloir m'imiter. Elle est humaine, et j'ai juste envie de me dégager et de m'éloigner, une réaction instinctive profondément ancré, bien qu'usée par mon séjour ici et à force d'effort. Cette fois je refoule cette pulsion, curieux de voir ou elle me mène. Et la réponse ne tarde pas en arrivant devant une tente, ou elle pénètre en me tenant toujours par le bras, en bousculant presque tout les gens sur son passage, en fait bien peu car ils s'écartent largement en me voyant, et j’entends déjà des murmures surexcités après notre passage. Je me demande ce que je vais découvrir dans cette tente....

Elle prit soin de laisser une très faible ouverture à la tente pour permettre à l'air de circuler mais surtout à la lumière de s'infiltrer.

-Je te préviens d'ore et déjà que je ne m'attendais pas à recevoir de la visite. Lança-t-elle, le ton de sa voix semblant comme indifférent et non gêné par la situation.

L'on pouvait constater que les seuls réels éléments qui prônaient la pièce étaient un matelas plus ou moins grand, trônant sur toute la partie droite de la tente circulaire, et une panoplie incroyablement complètes de fioles en tout genres transparentes et de couleur, vides ou remplies, de formes rondes ou symétriques, plus ou moins longues et imposantes et triés de manière assez désordonnée. Elle lança l'herbe sans même en prendre plus soin sur la partie du sol entourée par le petit "laboratoire" qu'elle s'était préparé toute seule en s'allongeant sur le ventre et en entamant ce qu'elle était censée faire.

-Approche, approche, je t'en prie. Mais pas trop, il risque d'y avoir quelques... Étincelles.

Elle étala plus ou moins bien l'herbe colorée de sorte à ce qu'elle soit parfaitement à plat contre le sol sec et mis à nu et qu'il forme un réel dégradé de couleur, tel un arc-en-ciel. Elle enfila d'énormes gants en cuir et attrapa une longue écharpe qu'elle enfila tout autour du cou et qu'elle utilisa aussi pour masquer la partie basse de son visage. Elle en tendit alors une à Aesir, par précaution sans doute.

-Ça n'est pas très bon d'en respirer, il y a quelques effets secondaires, légèrement dérangeant.

Elle ne fit même pas attention aux gestes de son invité, tant elle était impatiente d'exécuter son projet. Elle attendit juste que l'écharpe noire lui glisse des mains pour pouvoir commencer l'opération qu'elle avait attendu toute la matinée.
Elle attrapa rapidement des perles Zingu, éparpillées à peu près partout entre les fioles et les récipients, ainsi que son tome de magie, en prenant soin de finalement se mettre en position assise. Elle respira alors profondément avant d'entrée dans une apnée inquiétante mais qui semblait sous contrôle et parfaitement normale. Les pages jaunies par l'ancienneté du tome aux couleurs ternes mais sombres commencèrent alors à s'agiter, un sceau magique se marquant de plus en plus grossièrement en lévitation au dessus du livre et tournant de le sens anti-horlogé. Les feuilles se mirent rapidement à scintiller et à briller, jusqu'à carrément laisser échapper des flammes colorées et vives, s'enflammant même jusqu'à plusieurs dizaines de centimètres, ce qui semblait nullement inquiéter Evangelyne, toujours aussi sereine et concentrée. Elle avait l'air comme d'une autre personne, comme si la fille surexcitée rencontrée juste avant n'était plus là... Ou peut être que c'était sans doute dû au fait qu'elle prenait vraiment à coeur ce qu'elle entreprenait.
Une fois que les flammes furent stabilisées et plus que de légères braises à peine flambantes, les perles Zingu flottèrent moins de quelques secondes avant de se poser sur chacune des feuilles respectives, et de prendre la couleur respective à chacune des tiges d'herbes. L'opétation ne dura pas plus longtemps, Evangelyne attendit juste quelques instants que les sphères soient bien vives et imprégnées pour ensuite tout arrêter et cesser le feu. Elle soupira longuement et successivement. Son souffle fut beaucoup moins bruyant au fil des secondes, mais elle n'attendit pas plus longtemps pour faire part à son invité des résultats de la situation.

-Et voilà, c'est terminé ! On a de belles perles Zin...

Elle poussa un hoquet de surprise. Sa voix était si aiguë qu'il aurait été très difficile pour elle de contenir son rire. Rire qui fut tout aussi aiguë et alarmant, mais cela ne semblait l'inquiéter point.

-ça, c'est quand on ne maintient pas bien sa respiration lorsqu'on pratique. Rit-elle à nouveau, d'une voix de fée complètement exagérée.

Elle prit soin de laisse une très faible ouverture à la tente pour permettre à l'air de circuler mais surtout à la lumière de s'infiltrer.

-Je te préviens d'ore et déjà que je ne m'attendais pas à recevoir de la visite. Lança-t-elle, le ton de sa voix semblant comme indifférent et non gêné par la situation.

L'on pouvait constater que les seuls réels éléments qui prônaient la pièce étaient un matelas plus ou moins grand, trônant sur toute la partie droite de la tente circulaire, et une panoplie incroyablement complètes de fioles en tout genres transparentes et de couleur, vides ou remplies, de formes rondes ou symétriques, plus ou moins longues et imposantes et triés de manière assez désordonnée. Elle lança l'herbe sans même en prendre plus soin sur le partie du sol entourée par le petit "laboratoire" qu'elle s'était préparé toute seule en s'allongeant sur le ventre en entamant ce qu'elle était censée faire.

-Approche, approche, je t'en prie. Mais pas trop, il risque d'y avoir quelques... Étincelles.

Elle étala plus ou moins bien l'herbe colorée de sorte à ce qu'elle soit parfaitement à plat contre le sol sec et mis à nu et qu'il forme un réel dégradé de couleur, tel un arc-en-ciel. Elle enfila d'énormes gants en cuir et attrapa une longue écharpe qu'elle enfila tout autour du cou et qu'elle utilisa aussi pour masquer la partie basse de son visage. Elle en tendit alors une à Aesir, par précaution sans doute.

-Ça n'est pas très bon d'en respirer, il y a quelques effets secondaires légèrement dérangeant.

Elle ne fit même pas attention aux gestes de son invité, tant elle était impatiente d'exécuter son projet. Elle attendit juste que l'écharpe noire lui glisse des mains pour pouvoir commencer l'opération qu'elle avait attendu toute la matinée.
Elle attrapa rapidement des perles Zingu, éparpillées à peu près partout entre les fioles et les récipients, ainsi que son tome de magie, en prenant soin de finalement se mettre en position assise. Elle respira alors profondément avant d'entrée dans une apnée inquiétante mais qui semblait sous contrôle et parfaitement normale. Les pages jaunies par l'ancienneté du tome aux couleurs ternes mais sombres commencèrent alors à s'agiter, un sceau magique se marquant de plus en plus grossièrement en lévitation au dessus du livre et tournant de le sens anti-horlogé. Les feuilles se mirent rapidement à scintiller et à briller, jusqu'à carrément laisser échapper des flammes colorées et vives, s'enflammant même jusqu'à plusieurs dizaines de centimètres, ce qui semblait nullement inquiéter Evangelyne, toujours aussi sereine et concentrée. Elle avait l'air comme d'une autre personne, comme si la fille surexcitée rencontrée juste avant n'était plus là... Ou peut être que c'était sans doute dû au fait qu'elle prenait vraiment à coeur ce qu'elle entreprenait.
Une fois que les flammes furent stabilisées et plus que de légères braises à peine flambantes, les perles Zingu flottèrent moins de quelques secondes avant de se poser sur chacune des feuilles respectives, et de prendre la couleur respective à chacune des tiges d'herbes. L'opétation ne dura pas plus longtemps, Evangelyne attendit juste quelques instants que les sphères soient bien vives et imprégnées pour ensuite tout arrêter et cesser le feu. Elle soupira longuement et successivement. Son souffle fut beaucoup moins bruyant au fil des secondes, mais elle n'attendit pas plus longtemps pour faire part à son invité des résultats de la situation.

-Et voilà, c'est terminé ! On a de belles perles Zin...

Elle poussa un hoquet de surprise. Sa voix était si aiguë qu'il aurait été très difficile pour elle de contenir son rire. Rire qui fut tout aussi aiguë et alarmant, mais cela ne semblait l'inquiéter point.

-Ça, c'est quand on ne maintient pas bien sa respiration lorsqu'on pratique. Rit-elle à nouveau, d'une voix de fée complètement exagérée. Ça sera parti d'ici quelques minutes.

J'assiste à l'expérience avec une certaine curiosité.  Une conclusion me saute aux yeux rapidement : Elle s'y connait en magie, et elle est parfaitement capable de se focaliser sur quelque chose calmement lorsqu'elle le souhaite. C'est un véritable laboratoire, sa tente, remplie jusqu'au bout de fioles, d'ingrédients. C'est une sorte de miroir de la tente du drago-mage, sauf que lui c'était de grimoires. Je fais bien attetion à ne pas respirer lorsqu'elle m'avertit, mais je ne peux m'empêcher d'inspirer au bout d'un certain temps. Ne ressentant rien de particulier, je me contente dès ce moment juste de respirer beaucoup moins. Une fois le spectacle en lumière finit, elle s'extasie sur ses perles. Elles sont modifiées à présent, mais je ne vois toujours pas à quoi elle pourraient servir. Lorsqu'elle se met à parler en revanche, un sourire se dessine sur mes lèvres devant l’aiguë de sa voix. Visiblement les vapeurs ont un effets assez spécial.

- A quoi peuvent donc servir ces perles ?

Je ne reconnait même pas ma voix. Contrairement à la sienne, devenue suraigüe, la mienne descend dans les graves a un point tout aussi ridicule, ce qui la fait encore plus pouffer de rire. Moi même je souris plus largement encore. Je me sens beaucoup mieux même, de pouvoir être un peu plus gai. Sa joie est contagieuse même, je comprend comment son frère peu tenir le coup sous les papiers si il la voit parfois. J'attends qu'elle cesse de se tordre les côtes et que sa voix redescende un peu, ce qui survient à peu près 5 minutes avant la première condition, et je repose ma question, d'une voix nettement moins profonde.

- Quelle est l’intérêt de ces perles... Zingu ?

-Et bien, de base ces perles servent à augmenter temporairement la magie, mais une fois qu'on la mélange avec des matériaux magiques ou à de la magie élémentaire, elles peuvent rapidement devenir d'assez bons projectiles magiques.

Elle attrapa une petit perle jaune luisant d'un éclat incandescent incroyablement brillant, tant et bien qu'il était presque aussi difficile de la regarder comme le soleil, sous peine d'être aveuglé.

-Celle-ci, par exemple, pourrait aveugler n'importe qui qui se trouverait dans le rayon d'explosion de la perle. Bien évidemment, elles peuvent avoir d'autres propriétés que celles d'être offensives. Je pense que si je l'avale, je pourrais... Briller, sans doute. Très pratiques pour ceux qui ne savent pas manipuler la magie correctement, une fois qu'elles sont transformées. Remarquable, ce qu'on peut faire avec certains matériaux, n'est-ce pas ?

La dernière phrase prononcée avait comme haussé dans les tons de fierté mais aussi d'admiration. Elle semblait particulièrement fascinée par tout cela, comme une passion insatiable qu'elle menait depuis peut être très peu de temps. Une chose était certaine, c'était que la magie menait son quotidien et que c'était comme une sorte de joie de vivre inaltérable.
Elle se tourne alors vers le jeune mage, le regardant droit dans les yeux, des siens grands et brillants d'étincelles de bonheur.

-Et toi, est-ce qu'il y a quelque chose à laquelle tu apportes beaucoup d'importance ? Moi, la magie, c'est toute ma vie.

Spoiler:

Je soutient son regard, examinant au plus profond de ces iris brillants. La question est bien plus profonde que la simple connaissance d'un désir pour moi. Je n'ai pas tant de désirs. Mais je ne peux simplement lui donner une réponse mitigée. Ce qu'elle me demande est la motivation d'une vie.

- Une chose qui soit importante au delà de toute autre ? Ma liberté. Celle de choisir pourquoi je vit, pourquoi je dois me battre ou mourir. Celle de pouvoir aller, venir ou je le souhaite. Celle de s'envoler au loin, puis de revenir si le désir m'en prend... Même la liberté de choisir mes chaînes.

Je garde un instant le silence, puis continue, la main serrée et un petit peu de sang coulant des griffes s'enfonçant dans la chair. Grâce à quelqu'un, j'ai compris qu'être vraiment libre est bien plus difficile et douloureux encore que de simplement vivre. Mais c'est cette vie que je veux, pas une autre. Même si les sacrifices que cela demandera seront sans doute plus lourds que tout ce que je peux imaginer.

- Il n'y a rien de plus précieux à mes yeux. Rien. Le pouvoir, la richesse... Pas même les autres êtres. Rien ne remplacera en moi le souvenir d'un ciel ouvert vers l'infini.

Ma voix vibre, d'un élan qui vient du fond de moi lorsque je prononce ces paroles. Je me dévoile franchement, sans arrière-pensées ni remords. Elle voulait savoir. Elle sait maintenant. Je continue de la fixer, et comme reliés par un courant nos yeux ni ne cillent ni ne se détournent.

- Et toi.... Jusqu’où irais tu pour la magie ?

Notes:

-Je pense que je serais capable d'exactement la même chose que toi pour la liberté. Fit-elle en laissant se dessiner un large sourire sur son visage.

Elle semblait ravie de cette nouvelle connaissance pas moins dénuée d'intérêt, bien qu'elle aurait pu démarrer dans de meilleures conditions que celles dans lesquelles Evangelyne avait embarqué Aesir.

-Ça m'a fait plaisir de discuter avec toi, Aesir. Sincèrement, je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis longtemps. Affirma-t-elle, sincère, en rangeant quelques fioles maladroitement tombées sur le tapis.

Une fois qu'elle eut parfaitement coincés ceux-ci dans des espaces de rangement risqués, elle se retourna à nouveau vers lui de manière rapide, en prolongeant son sourire un peu plus longtemps encore.

-Et... Je suis persuadée que tu l'obtiendras à nouveau un jour, cette liberté. Assura-t-elle.

- Merci à toi.

C'est... Rafraichissant. Une conversation que je n'ai jamais eu avec quelqu'un auparavant. J'ai vraiment fais le bon choix en venant ici, dans cette Tribu. Je dois tout de même dire que si cet endroit ne pouvait m'accueillir, alors nul part ailleurs je ne l'aurais pu. Je pense alors à une chose, elle parlait d'objet pouvant servir pour la magie...

- Viens avec moi, je veux te montrer quelque chose.

-D'accord. Fit-elle simplement, tout en se levant rapidement.

La jeune demoiselle, laissant paraître des grimaces de curiosité, se contenta de suivre le jeune homme couleur charbon, imaginant toutes les choses possibles et imaginables. Elle n'avait vraiment aucune idée de ce qu'il pouvait bien vouloir lui montrer, mais elle avait confiance, même si elle ne le connaissait que depuis quelques secondes. Elle n'avait pas même pris une arme ou un livre de magie pour se défendre en cas d'imprévu, peut être trop naïve et insouciante. Mais elle avait confiance, et elle suivait sans penser à mal sa nouvelle connaissance.

Je l'amène près de mon arbre, et fouille entre les racines. Là, à cet endroit précis, absolument invisible pour quiconque ne creuse pas directement, ou j'ai mis un trophée macabre certes, mais dont le souvenir est très agréable. L'aile arrachée au Suma'ha. J'ai constaté de mes yeux que ces êtres possédaient des pouvoirs bien à eux. Peut-être en tout cas que comme pour d'autres créatures, les morceaux de leur corps peuvent servir à quelque chose. Je la ressors délicatement, en m'étonnant une fois de plus qu'elle soit aussi identique qu'au moment ou je l'ai arrachée. Les plumes sont lisses, et toujours blanches malgré les trainées écarlates, sang séché de leur propriétaire qui les maculaient par endroits.

- Es ce que ceci. Fis je en lui tendant précautionneusement. Pourrais avoir un usage magique ?

-Une aile de Suma'Ha ! S'écria la jeune demoiselle, stupéfiée. Celle que tu as arrachée à celui qui est venu la dernière fois, n'est-ce pas ?

Elle l'attrapa alors avec un soin tout particulier, tout en passant sa main lentement dans les plumes, probablement pour analyser la texture ou pour même voir à quoi est-ce le toucher correspondait vraiment. A celui d'un simple volatile comme les autres ? Certainement pas, les plumes de Suma'Ha étaient bien plus lisses, douces et soyeuses, choses qui ne faisaient que rendre les Suma'Ha un peu plus fiers encore des ailes dont ils étaient pourvus au dos. Elle passa plusieurs fois sa main dessus.

-Je ne sais que très peu de choses sur les ailes, mais si je trouve les livres adéquats, je pourrais te dire si elles peuvent servir ou non, au niveau magique. Mais j'en suis presque sure, toute chose a une utilité ! Et quelque chose d'aussi majestueux et élégant, sorti d'une race à la puissance incroyable, ne peut que ressortir de belles choses.

Elle la rendit alors à Aesir de ses deux petits bras minces et laissés à découverts, probablement parce que le temps le permettait plus que d'habitude.

-Je vais faire mes recherches, et je te dirais quoi lorsque j'aurais trouvé quelque chose, d'accord ? Conclut-elle en souriant.

Elle passa rapidement sa main dans ses cheveux parce qu'une mèche rebelle venait la déranger dans sa bouche, avant de signaler.

-Tu peux, bien sûr, passer dans ma tente de temps en temps. N'hésite surtout pas ! Je suis presque toujours disponible.

Une race "si majestueuse et élégante, à la puissance incroyable"..... Bien que je doute que celui que j'ai vaincu fasse partie de l'élite de la race, une vrai puissance j'ai pu en apercevoir cette nuit. Majestueuse et élégante, seule leurs ailes leurs permettent de prétendre à ce titre.

Aile que je replace soigneusement dans la cachette au milieu des racines. Endroit ou se trouvent mes possessions, dans ces creux créés de mes propres mains. Une tente est non seulement étouffant, mais aussi ouvert à tous. Je déteste ces toiles, et encore plus lorsque mes blessures m'ont obligé à y rester.

- J'y penserais.