La porte céda sans difficulté sous les coups d'épaules successifs d'Aesir. Après avoir écarté les débris de celle-ci, il avança prudemment à l'intérieur. Le plancher pourri grinçait sous ses pas. La pièce en revanche avait été préservée du temps, du moins légèrement plus que le reste du bâtiment. Plusieurs amphores avaient été déposée dans un coin, un liquide semblable à celui du lac s'étant visiblement échappé de celles-ci. Quelques parchemins se trouvait sur l'une des étagères non loin et un vieux livre, probablement un journal se situait sur un bureau en pierre. 

De son coté, Edern tentait de forcer le coffre qu'il avait déniché en forçant les gonds avec un de ses shurikens...

Coffre : Difficulté (2)
Edern : Force (4)
Score nécessaire (4)

Tentative crochetage

Veheniem a effectué 1 lancé(s) d'un 10 :

3

Les gonds refusèrent de céder malgré les efforts répétés du loup. Il déposa le coffre dans un coin, soudainement intrigué par ce que devenait son compagnon...

J'examine les parchemins, et si je ne trouve rien de lisible je me rabat sur le livre. Si jamais je ne comprend pas, je pense que je pourrais demander au loup.

Rien qu'en posant ses doigts dessus, les parchemins tombèrent en poussière, faisant disparaître à jamais leur contenu... Le temps avait fait son oeuvre après tout... Le livre quand à lui avait une couverture de cuir résistante et paraissait avoir été mieux conservé. Troublé par la disparitions des autres écrits, Aesir prit particulièrement soin de ne pas le réduire en cendre également. Il s'agissait d'un grimoire magique au vu des nombreux symboles et runes...

Livre : Difficulté (14)
Edern : Magie (0)
Score nécessaire (14)

Le livre était de loin trop complexe pour le guerrier. Tout ce qu'il pouvait reconnaître était divers symboles lunaires et solaires sur plusieurs pages...

Incapable de comprendre quoi que ce soit à cet ouvrage, je me tourne vers le loup, qui semble également perdu face à son contenu.

- A tu trouvé quelque chose en bas ?

-Un coffre. Métal.

Le loup jeta rapidement un œil au livre et après une fraction de seconde d'hésitation, il glissa le livre à l'intérieur de sa veste. Peut être que cela intéresserait le mage... En tout cas il ne pouvait décemment pas ignorer tout ce qui avait potentiellement de la valeur dans cet endroit. Il s'était passé quelque chose ici. Tout ce qui pouvait être un indice sur l'origine de ce phénomène leur serait sans doute utile plus tard.

Je descend immédiatement et pénètre dans le sous sol. Je repère rapidement le coffre malgré les ténèbres et entreprend de l'ouvrir. Constatant qu'il est verrouillé, je tente d'utiliser mes griffes pour le forcer.

Mais qu'es ce que c'est ? Un anneau ?

Spoiler:

Je l'examine avec attention. Pourquoi ne reste t-il qu'un anneau alors qu'il devrait manifestement en avoir plusieurs ?Je tente de l'enfiler, intrigué.

Au moment où Aesir passa l'anneau à son doigt, une puissante vague d'énergie déferla en lui. Une vague de douleur ne tarda pas à suivre... Quelque chose de sauvage, de brutal... Il s’effondra sur le sol. Des dizaines d'images trop rapides, trop confuses pour être compréhensibles, déferlèrent dans son esprit. Des souvenirs... Des centaines, des milliers de souvenirs appartenant à autant de personnes. Des millions de vies en une fraction de seconde... La vitesse des visions s'accéléra encore et encore, l'énergie magique coulant dans ses veines lui donnant l'impression d'être du métal en fusion... La souffrance devenait rapidement insupportable... Néanmoins les connaissances s'accumulaient à chaque instant, des savoirs antiques, peut être perdus... 

Que faire ?

Argh... Non... Trop de... C'est insupportable... je dois...

Aesir ne parvint pas à retirer l'anneau. Toute pensé cohérente avait disparue de son esprit, balayé par les innombrables visions que lui apportait l'anneau. La puissance mise en œuvre le fit s'écrouler, la douleur chassant tout contrôle sur son corps. Pas seulement des images, mais aussi des sons, des odeurs, des sensations, des savoirs. Et tant de voix...

Aesir approcha péniblement sa main gauche de la droite. Sur le point de retirer l'anneau, une vision lui apparut soudain. Une lune dans le ciel clair. Une lune noire. L'espoir d'en savoir plus se disputa à l'envie de faire disparaître la douleur. Gémissant comme une bête blessée, il crispa son poing. Il avait une possibilité de savoir. Il allait la saisir. Coute que coute aller jusqu'au bout, quitte à en mourir ! Et son esprit vacillait, submergé par tout ce qui se déversait de l'anneau, tandis qu'autre chose, en lui, commençait aussi à se réveiller...

"Ulosis Era Lent Ka"

Une sorte de voix profondément distordue résonna dans l'esprit du guerrier qui se roulait toujours sur le sol de douleur. Quelques secondes encore et la marque au dos de sa main s'illumina. Une vague de lumière inonda alors la pièce, de fin très lumineux s'enfonçant dans sa chaire tels de larges vaisseaux sanguins irréguliers... La douleur cessa d’affluer une fraction de seconde et une voix qu'il connaissait bien lui hurla quelque chose.

"Retires là ! Elle n'est pas faîtes pour les mortels !"

Cette voix... Yrys ! J'obéis aveuglément, l'esprit broyé par la douleur. D'une main agitée de tremblements sporadiques, je saisis l'anneau, ouvrant mes propres doigts tétanisés et le retire d'un seul coup.

La bague retombe dans léger tintement sur le sol. Elle vibre encore un instant avant de s’immobiliser sur le sol... Les images dans l'esprit du guerrier ralentirent peu à peu, alors que le torrent d'énergie magique disparaissait. 

"Ulosis Era Lent Ka"

La dernière image qui le traversa lui apparut bien plus clairement. Il s'agissait d'une scène représentant une jeune femme aux longs cheveux blonds assise sur un banc de pierre. Son visage serein et son doux sourire, ajoutés à sa grande beauté lui donnait un air angélique. Elle portait une longue robe blanche brocardée d'or. De sa base, partaient de fins traits bleu ciel remontant en spirale harmonieusement jusqu'à la taille. Un très jeune enfant aux courts cheveux couleur neige se trouvait sur ses genoux, tout souriant également. Avec un léger effort d'imagination et grâce aux vêtements qu'il portait, Aesir cru reconnaître Yrys. Cette image, contrairement à toutes celles qui avaient précédées, resta imprimée dans sa mémoire comme s'il s'agissait de l'un de ses propres souvenirs... La douleur continuant de ravager son corps, le guerrier resta sur le sol un long moment, incapable de faire le moindre mouvement. 


Le loup s'assura qu'il était toujours en vie en s’accroupissant non loin de lui. Il parcouru alors la zone du regard et ramassa prudemment l'anneau avec sa lame. Après l'avoir examiné quelques secondes, il tenta de le tenir dans sa paume. Ne ressentant finalement rien, il le rangea dans l'une de ses poches intérieures. 


-Tu ne devrais pas toucher à tout de la sorte.


Edern aida son compagnon à se relever une fois qu'il fut à nouveau capable de se déplacer.

Je chancèle un peu, mais reste debout. Cette image... Je secoue la tête pour m’éclaircir les idées, conservant ce souvenir en tête. J'ai été imprudent, je le reconnais et mon corps me l'a bien fait remarqué. Mais... Cette vision pourrait compenser tout cela. "Ulosis Ura Lent Ka"... J'ignore ce que cela peut signifier, mais je pense que quelqu'un d'autre le sait. Si celui que j'ai reconnu est bien celui auquel je pense...

- Trouvé autre chose ? Demandais-je au loup, retrouvant mes moyens peu à peu.

Edern fit rapidement non de la tête. L’endroit était véritablement en ruine et en dehors de leurs trouvailles respectives, il serait certainement dur de trouver quelque chose de valeur parmi les gravas... Après tout si cet endroit avait brûlé, il avait certainement du être abandonné et donc probablement pillé il y a longtemps... En tout cas c'était l'avis du loup et avec Aesir mal en point, l'exploration n'était plus vraiment sa priorité.

- Quittons donc les lieux.

Je le suis cette fois, au lieu de le précéder. Une telle décharge, ça ne laisse personne intact, et je n'ai pas l'idiotie d'ouvrir la marche dans ces conditions.

Alors que les deux guerriers quittait le bâtiment, un rire sinistre résonna longuement derrière eux. Un rire de femme à n'en pas douter... Ils se retournèrent tous deux vers la bâtisse et leur regard se posa sur les immanquables yeux rouges luisant depuis l'obscurité des escalier menant au sous-sol. 

-Petits voleurs...

Ces mots firent de nombreuses fois écho dans la tête des deux intéressés... De la télépathie. 

Que faire ?

Je me met en garde. D'expérience, lorsqu'un tiers vous traite de voleur, ce n'est pas pour vous laisser partir intact.

- Si ce que nous emportons est à toi, montre toi.

Et j'ajoute intérieurement, "Mais ne compte pas sur nous pour te le rendre, qui que tu sois".

Une fille d'un peu plus d'une quinzaine d'année émergea alors des ténèbres. Vêtue d'une longue a priori pourpre, on se rendait rapidement compte qu'en réalité elle avait été blanche avant d'avoir été presque entièrement recouverte par des éclaboussures de sang. Ses longs cheveux noir charbon lui arrivaient pratiquement jusqu'à la taille, un grand nombre de nœuds rouges et blanc enserrant de fines mèches entre elle, rendant le tout improbablement complexe. Elle souriait simplement, tenant une sorte de peluche proche du lapin contre son cœur. Celui-ci était pris dans une camisole et un boulet était attaché à l'une de ses pattes arrières. Elle le caressait affectueusement, comme s'il s'agissait d'un animal vivant.

-Humpf... Que dirais vos maîtres s'ils savaient...

Elle secoua la tête en disant cela, visiblement plus ennuyée que réellement en colère.

- Je n'ai pas de maître.

Je prononce ça en détachant chaque syllabe, tout en l'examinant avec attention. Elle m'inquiète. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'elle est infiniment plus dangereuse que son apparence le suggère. Je desserre mes mains et me met place de manière à pouvoir soit bondir soit reculer. Elle semble parfaitement sûr d'elle, et ça ne m'inspire rien de bon.

Elle se mit à rire à nouveau en se cachant partiellement derrière son lapin. La posture d'Aesir ne semblant pas l'inquiéter le moins du monde. 

-Haha... 

Se passant rapidement la main dans les cheveux, elle utilisa sa main tenant la peluche pour pointer du doigt le bras du guerrier. Immédiatement, une légère brûlure l’envahit et la marque blanche se mit à briller fortement. 

-Le pauvre serait sûrement triste de savoir son familier si irrespectueux... 

Elle posa ensuite une question à son animal qui resta inaudible pour les deux guerriers.

Aie. Je ne m'y attendais pas,à celle-là. Je regarde le symbole de ma main, qui brille d'une lumière plus forte encore. La surprise se dispute à la crainte en comprenant le sens de ses paroles. Je change de position, mon agressivité douchée, mais pas ma méfiance. Yrys m'avait parlé d'un frère mais... Cela ne signifie pas qu'il ne puisse avoir une famille plus étendue. Et vu ses pouvoirs, avoir un membre apparemment plus âgé en face de moi risque de m'être fatal si je n'y prend pas garde.

- Vous êtes de sa famille ?

Le ton est nettement plus poli. Mais je suis toujours prêt. Yrys ayant manifesté un certain penchant pour les "jeux" sanglants, on ne sait jamais...