Paralysé (Reste 1 tour)

Le loup tenta de se dégager en retirant le premier de pieux glacés de son épaule droite. Sa veste sombre et la fourrure de ses bras se macula bientôt de son propre sang. Il grogna à nouveau, tentant probablement de contenir l'horrible douleur que ces javelots devaient lui faire endurer...

Tour Magostera


PCP 30
+15 (45)

Je m'approche de lui et le toise avec sévérité. Il est déjà bien amoché, et je préfère ne pas m'y mettre aussi, sinon je risque de le tuer. Mais je me place de manière à ne pas gêner Sterna si elle doit tirer. Je dois rester prudent.

- Pourquoi nous attaque tu ? Si tu cherche à chasser le lézard, sache que nous t'en empêcherons. Et nous n'hésiterons pas à te tuer.

Le loup cesse de se débattre et ne bronche pas malgré l'imposant morceau de glace toujours fiché dans son épaule.

-Lézard ?! Montre un peu de respect, chien !

Le ton qu'il avait mis dans ces paroles vindicatives avait quelque chose d'assez ironique au vu de son apparence... Néanmoins il semblait particulièrement sérieux et ses yeux flamboyaient d'une sombre colère. Le terme "lézard" semblait lui paraître particulièrement injurieux.

-Tu ne mérites même pas de respirer le même air qu'eux !

Il essaya de se dégager, dorénavant davantage poussé par la rage qu'autre chose, sans succès cependant. Un fin filet de sang, coula le long de de son bras, s'élargissant à chaque seconde un peu plus. Alors qu'il se débattait pour pouvoir s'échapper, ou étriper Aesir, difficile de dire, le draco-mage s'approcha de lui calmement, et en prenant soin d'avertir le guerrier du regard, jusqu'à être à quelques centimètres de lui et huma son odeur deux fois. Il cessa alors de bouger et le loup arrêta de lutter contre la glace. Tout deux se fixèrent un instant. Chacun essayant de percevoir d'un regard qui était l'autre malgré les apparences. Après plusieurs minutes le mage reprit la parole afin de n'être entendu que de son interlocuteur.


-Cercle d'Usilis ?


L'intéressé écarquilla une fraction de seconde les yeux avant de retrouver son regard froid naturel. Il ne tarda pas à acquiescer de façon imperceptible cependant. Après ce bref échange, ils se jaugèrent encore un instant et Veheniem finit par faire resurgir ses pupilles reptiliennes. La chose fit sursauter l'hybride même si elle fut invisible pour Aesir et Sterna. Sans le lâcher du regard, le mage reprit d'ailleurs la parole à leur attention.


-Rentrez au camp sans moi.

Que s'est il passé entre eux ? l'instant d'avant il avait l'air de vouloir m'étriper et maintenant.... Il ne regarde plus que Veheniem. Quelque chose semble les relier tout les deux à présent. j'ai l'impression de voir deux loups qui se sont rendu compte qu'ils appartiennent à la même meute.

Le drago-mage veut donc rester avec cet hybride. Je ne m'oppose pas à ça. Même si j'aurais préféré qu'il reste un peu plus. Il m'intrigue vraiment maintenant. Je fais un signe à Sterna pour attirer son attention.

- Il y a une choses importante que je dois te montrer. Cela prendra environs une demi journée de marche supplémentaire, mais je pense que c'est nécessaire.

Puis, m'adressant a Veheniem.

- Nous nous reverrons peut-être au camps. Puisse tu y revenir en vie.

-Ne t'en fais pas pour moi. Il ne m'arrivera rien...

Je ne veux pas qu'ils soient là quand je parlerai au loup. Je n'en ai aucune envie... J'aurai sans doute besoin de m'expliquer et... entendre la vérité sur mon passé ne serait pas véritablement bénéfique à notre relation naissante... Allons bon, voilà que je repense à cela à cet instant précis...

J'hésite un instant, puis hausse mentalement des épaules. Ils se sont reconnus tous les deux et je ne vois pas l'intérêt de me mettre le mage à dos pour une broutille pareille. Il est assez grand pour assumer seul les conséquences de son choix de rester ici.

- Je te suis, fais-je vers Aesir. Nous avons de toutes manières encore le temps avant de devoir retourner au camp.

Je range mon arc sans hésiter et me met en route sans attendre, à la suite de mon demi-lézard préféré.

Nous progressons rapidement. La végétation se transforme petit à petit au fur et à mesure que je la guide dans une direction précise. Les arbres deviennent plus hauts, bien plus hauts et larges. La lumière du soleil finit par ne plus atteindre le sol, et je marche de plus en plus prudemment. Je n'ai pas vraiment de bon souvenirs liés à cet endroit, mais ce qui s'y trouve est trop important pour que je ne le signale pas.

Mes sourcils se froncent alors que la forêt s'assombrit et je ressors instinctivement mon arc, juste au cas où, avançant prudemment en surveillant constamment les alentours. Ce doit être très important si Aesir m'amène dans une partie de la forêt visiblement dangereuse.

Je continue donc de le suivre, mon pas se faisant bien plus léger alors que je laisse parler entièrement mon côté chasseresse ne souhaitant être ni vue, ni entendue.

Nous approchons. La végétation devient si épaisse qu'avancer devient pratiquement impossible. Mais finalement elle disparaît d'un seul coup. En face de nous se trouve une clairière, mais autant la précédente était accueillante, autant celle ci ne donne qu'une envie : Partir. Chose curieuse, une épée de trouvait plantée au milieu de la clairière. Une simple épée à garde d'acier, usée par le temps mais dénué de trace de rouille. Je n'ose plus avancer. Rien que la vue de cette arme me rappelle les évènements de la dernière fois....

Mes poils se hérissent sur mes bras. Quelque chose dans cette clairière n'es pas naturel, pas naturel du tout. Mon instinct me pousse à partir mais je me retiens quelques instants.

- T'est-il arrivé quelque chose ici ?

Je m'éclaircis la gorge. La peur ne m'est pas un sentiment étranger. Mais généralement elle est noyée dans l'ivresse du combat. Ici, elle me noue les entrailles, et remplie mes jambes de plomb. Je me force à parler. Sterna me fait confiance, alors je lui fait aussi confiance.

- La dernière fois que je suis venu... j'étais traqué par les loups. Une meute tenace, mais qui a fuis la queue entre les jambe plutôt que de venir ici... Je n'ai pas compris pourquoi. Et lorsque par curiosité, j'ai voulu examiner l'épée....

Un frisson remonte le long de mon échine, et de la sueur perle le long de mon front. Je me décide finalement à avancer. Pas à pas, je me rapproche sans que rien ne se produise. Mais je m'arrête à vingt mètres de l'arme. Je secoue la tête. La terreur est tellement forte que je n'ose plus bouger.

- Non, je ne peux pas continuer plus avant. Je... Sterna, approche aussi. Si tu ne le vois pas, tu ne comprendra pas....

Intriguée, je fais néanmoins taire ma répulsion et avance lentement. Après un instant je remarque que tout mon corps est à l'affût, prêt à déguerpir comme un lapin face à un loup affamé. Mes doigts se crispent sur mon arc mais je me force à avancer encore. La peur monte en moi jusqu'à ce que je rejoigne Aesir.

https://www.youtube.com/watch?v=aVxiUNnDPJ4

Lorsque Sterna arrive à ma hauteur, je surmonte ma répulsion et avance jusqu’à l'arme. Mais alors que je ne suis qu'a près de cinq mètres, une voix ferme et dure s'élève.

- Vous ne devriez pas être ici. Ce lieu n'est pas fait pour vous.

Un hoquet jaillit de moi. Il était là, alors qu'il n'était pas là juste avant. Un humain aux cheveux brun et aux yeux clair, revêtu d'une simple tenue de cuir, et un fourreau pendant à se ceinture. Sa main était posé sur le pommeau de l'arme, mais plus que tout, c'était l'imposante aura de calme qui l'environnait qui le rendait effrayant. Il sortit l'épée de terre et la pointa droit vers nous.

- Partez. Vous troublez mon repos.

Je retiens un hoquet et attrape Aesir par le bras pour reculer immédiatement. Il ne faut pas déranger les morts, jamais. Surtout pas quand une magie assez terrible les lie à une épée.

C'est à reculons que je sors de la clairière, m'éloignant de ce lieu et de son habitant maudit. Je comprends pourquoi Aesir me l'a montré, mais je sais aussi que je n'y mettrai jamais les pieds de nouveau tant que je pourrai l'éviter.

Je me laisse emporter sans résister. Pendant que nous reculons, un vague sourire fleurit sur le visage de l'homme, qui ficha son arme en terre avant de déclarer d'un ton toujours aussi calme, mais cette fois plus doux.

- Ne revenez plus. Vous n'êtes pas celui que j'attends.

En un clignement de paupière, il avait disparu. Lorsque la clairière fut hors de vue, je recommençais à respirer à une vitesse normale. Je retrouve aussi l'usage de ma voix, et je force Sterna à s'arrêter pour lui parler. Elle mérite de connaître le fin mot de l'histoire.

- Lorsque il est apparu... Je me suis jeté sur lui. Je n'aie vu qu'un homme en arme, sans même une armure. Mais si vite que je ne l'ai pas vu il... Il m'a vaincu d'un seul coup. Il à peine bougé, juste esquivé sans même se déplacer. Son arme a ensuite brillé de rouge... Et je me suis retrouvé percé en pleine poitrine.

Je reprend un peu de contenance, avant de poursuivre d'une voix altérée.

- Je me serais écroulé si sa lame ne me gardait pas debout comme un insecte empalé. Il m'a ensuite dis, mot pour mot : "Tu n'est pas celui que j'attends, juste un oiseau aux ailes brisées. Disparais." Il a ensuite retiré sa lame, et c'est là que je me suis aperçue que je ne saignais pas, que je n'avais pas trace de blessure. Mais ma douleur était bien réelle. Je me suis ensuite enfuis. A toute vitesse, sans me retourner. Il ne m'a pas suivit.

Je m'arrête, puis parviens à recroiser le regard de Sterna.

- Rentrons au camps. Il faudra prévenir Aymeric que personne ne doit aller ici. Absolument personne. Je ne doute pas de la capacité de cet homme à tuer si il le souhaite. Et je suis absolument certain aussi, fis je avec une note de peur dans la voix, que nul au camps, ou même ailleurs, puisse rivaliser avec lui.

J'acquiesce en silence. Il vaut mieux que tout le monde évite cette partie de la forêt. Un mort en furie est un terrible danger.

Bien sûr, nous pourrions aussi tenter de l'apaiser, mais je ne me sens pas capable de me frotter à lui et de risquer de le mettre en colère.

Le trajet jusqu'au village se déroule en silence. Notre pas s'est ralenti une fois éloignés de l'endroit maudit, mais nous cheminons néanmoins rapidement. C'est longtemps avant la tombée de la nuit que nous arrivons au village et je me mets à chercher Aymeric du regard. Il n'est pas en vue, néanmoins, et je me souviens qu'il a été blessé. J'irai lui faire un rapport plus tard.

- Eh bien, fais-je doucement en guise d'au revoir, cela porte à deux nos missions conjointes réussies, Aesir. Bonne fin de journée.

Je ne sais pas trop quoi dire d'autre. Certes, j'aime le voir se battre à mes côtés et je lui fais confiance, mais nous ne sommes pas proches pour autant. Alors je m'en vais juste, rejoindre mon verger pour terminer de me calmer après avoir rencontré un mort-vivant.

Je me sépare de sa présence. Pour un peu, je dirais que c'est mois rassurant d'être seul. Ahah, je commence à m'attacher à elle. Je me dirige à travers le campement pour trouver Aymeric. Il est jusqu'au cou dans la paperasse, à l'intérieur de sa tente. Mais vu les blessures qu'il avait la dernière fois, cela vaut sans doute mieux.

- Oh bonjour Aesir. Comment vont tes blessures ?

Je ne prend pas la peine de répondre à cela. Je lui explique la rencontre avec le spectre et lui indique son emplacement. Il écoute attentivement et acquiesce gravement une fois mon explication finie.

- J'avertirais tout le monde. Merci pour cette information. Et sinon ?

Je lui donne les différentes choses que j'ai observé ou remarqué dans le voisinage, avant d'abréger en lui suggérant de demander a Sterna et Veheniem le reste. Je sors ensuite de la tente, pour revenir vers l'abord du camps. Un repos bien mérité m'y attend.

+ 2 x15 Or (Lieux importants)

50 Or