https://www.youtube.com/watch?v=VaQgcfrISbk

L'aube présentait désormais les premiers signes de présence sur le campement. Un soleil levant resplendissant et encore visible sans pour autant s'aveugler recolorait le ciel d'un rose orange chaleureux et agréable. Les premières personnes se levaient au campement, dans la tranquilité la plus paisible encore jamais rencontrée depuis que Sterna avait rejoint la compagnie et le campement. Elle était parvenue à apporter beaucoup de calme et de sérénité au camp, notamment en leur rapportant une quantité plus que raisonnable d'eau, qui leur aurait permis de survivre plusieurs mois entier même... Si le campement ne s'était pas vu volatilisé la réserve hydrique entière. Disparu, sans la moindre trace d'effraction, sans le moindre bruit, en pleine nuit. Sterna, remontée par cette rumeur, comptait bien tirer tout ça au clair, bien qu'elle possédait pour l'instant que très peu d'informations, si ce n'était qu'elle n'ignorait pas que Tara Mahlin avait été la première à être au courant des faits, en allant jeter un oeil de grand matin dans la réserver pour pouvoir récupérer quelques litres pour servir les clients matinaux. Mieux valait commencer par là.

Tour Sterna Hawke.

Je suis agacée par cette situation.

Plus qu'agacée, en fait. Relativement énervée. C'est une attaque directe à l'encontre du camp et, pour l'instant, nous n'avons pas de source assez proche pour nous permettre de gaspiller de l'eau comme cela.

C'est pourquoi en ce beau matin ensoleillé, je me décide à commencer mon enquête et amener le ou les coupables devant Aymeric et par extension le village.

Voyons voir, que sais-je... notre précieux liquide a duré quelques temps puis s'est évanoui sans une trace. C'est notre tavernière qui a découvert le crime, chose logique puisqu'elle fait partie de ceux qui s'en servent le plus fréquemment. Bien. La réponse est toute trouvée : je vais commencer par lui poser quelques questions et aller avec elle sur les lieux de la disparition.

C'est d'un pas ferme et décidé que je me mets en route vers la taverne. Tara est toujours levée à l'aube. En marchant, je rajuste mon arc dans mon dos. Je ne suis pas certaine d'en avoir besoin, puisque je ne quitterai peut-être pas le camp, mais je ne sais plus me séparer de ma précieuse arme. Enfin bon, assez parlé. J'entre dans la taverne et fait un chaleureux sourire à la tenancière.

- Bonjour, Tara ! Aurais-tu le temps pour quelques petites questions ? Je cherche qui a bien pu piquer notre eau.

La jeune demoiselle, surprise de trouver du monde en pleine pénurie d'eau, sursauta lorsqu'elle entendit et vit la silhouette féminine se rapprocher d'elle. Une silhouette qu'elle n'avait pu voir que quelques fois.

-Oh, bonjour... Mademoiselle Sterna Hawke, c'est bien ça ?

Elle essuya beaucoup plus rapidement l'assiette en porcelaine sur laquelle elle était occupée depuis l'entrée de la jeune elfe avec un vieux chiffon pour se débarrasser de celle-ci de manière à être disponible à la jeune et belle elfe aux cheveux noirs.

-Je vous écoute. Lança-t-elle en rangeant la vaisselle.

- C'est bien moi, en effet, confirme-je d'une voix calme. J'espère que je ne te dérange pas.

Je marque une pause, mais elle fait un rapide signe de tête, alors je poursuis.

- Vois-tu, fais-je doucement, j'ai dû aller chercher cette eau et nous avons eu des pertes. Je n'apprécie donc pas que quelqu'un la fasse disparaître ainsi et je tiens à établir la vérité sur cette histoire.

A nouveau, je m'arrête un instant, lui souriant avec chaleur.

- Ce n'est pas très compliqué, à vrai dire. J'aimerai juste que tu viennes avec moi à la réserve et que tu me dises exactement comment tu as trouvé les lieux ce matin-là. Bien sûr, je t'aiderai pour ta vaisselle après, je ne voudrai pas que tu perdes du temps par ma faute.

-Très bien, ça me convient. Sourit Tara en répondant. Si vous voulez bien me suivre, l'endroit où l'on garde l'eau se trouve juste derrière la taverne.

Elle entraîna alors dans sa marche la jeune archère devenue enquêtrice temporairement en se dirigeant vers l'arrière de la boutique pour prendre un raccourci indéniable. Elles ne marchèrent pas bien longuement, le bâtiment se trouvait juste derrière. C'était une sorte de petite habitation aux murs de bois clair et au toit de paille, bien que c'était probablement temporaire. L'endroit était facilement accessible, bien qu'une clé avait été forcément utilisée pour entrer dans la réserve, étant donné que les murs étaient indemnes, tout comme la porte et le toit.

-Veuillez entrer, je vous prie. Lança-t-elle en ouvrant la porte à l'archère avec une petite clef argentée attachée à sa ceinture en cuir, qui découvrit les lieux du drame.

Il y avait des bottes de foin à peu près partout, qui recouvrait notamment les murs pour une probable meilleure isolation temporaire. Ce n'était pas bien intéressant, les lieux du crime semblaient propres et seules les cruches d'eau avaient été déplacées. Rien, aucun indice au sol, que de la paille et du foin.

-Comme j'ai pu l'avoir dit, il n'y avait rien qui pouvait démontrer de qui pouvait-il bien s'agir sur les lieux. J'ai fouillé encore et encore, en vain... Toutefois, un indice n'est pas à ignorer : Le nombre de cruches. Il y en avait tellement qu'il était impossible pour une personne normale de toutes les déplacer en une nuit. J'en ai donc supposé qu'ils étaient plusieurs à avoir volés l'eau, et que les personnes possédaient une charrette, un chariot, ou n'importe quoi qui pouvait supporter de lourdes charges. Mais, je m'en veux tellement de n'avoir rien entendue...

- Hm...

Je reste songeuse un long moment. Oui, nous avions ramené bien trop d'eau pour une seule personne. Je fais le tour du bâtiment encore une fois, par instinct, cherchant vaguement à sentir la trace d'une quelconque magie. A vrai dire, je ne sais même pas si la chose est possible.

- Dis-moi, qui a la clef du bâtiment à part toi ? Et combien il y avait de cruches, à peu près ?

Et enfin je pose la question fatidique, désignant le sol.

- Etait-ce mouillé ? Je veux dire, est-ce que de l'eau a été renversée ou jetée au sol ou est-ce qu'elle a juste disparu jusqu'à la dernière goutte ?

-Et bien... J'ai confié la clé à deux seules et uniques personnes capables de me remplacer en cas d'extrême recours : Aymeric, bien que j'ose espérer qu'il ne s'agisse pas de lui, et à Bastian.

Elle reprit son souffle tout en soupirant longuement. Elle semblait croire en l'innocence des deux personnes, mais semblait tout de même déçue d'elle même pour avoir fait confiance à ce point. Elle répondit ensuite à la deuxième et troisième question sans interruption.

-Il y avait une quarantaines de cruches, de quoi hydrater le camp pour un certain temps, s'il n'y avait pas eu cet incident... Et pour ce qui était du sol, il n'était pas mouillé, ou en tout cas il l'était trop peu pour attirer mon attention. Mais en même temps, les jarres et barrils sont toujours fermés avant l'usage.

Elle s'accroupit à l'endroit où Sterna pouvait tâter la terre, pour espérer trouver quelque chose en balayant la salle du regard, mais elle avait bien fouillé une première fois, et elle n'avait rien trouvé.

-Je peux toujours vous accompagner jusqu'à la résidence de Bastian, si vous le désirez.

- Oui, je suppose que c'est une bonne idée... ou si vous avez du travail indiquez-moi juste la direction, je ne voudrai pas déranger.

Je suis ressortie de la bâtisse en parlant. Je ne connais pas ce Bastian, je ne me souviens même pas avoir entendu parler de lui mais, avec ma mémoire de poisson rouge, cela ne veut pas dire grand-chose.

Je jette un oeil au sol au passage pour voir si une charrette est passée, n'hésitant pas à m'accroupir. S'il y a la moindre trace caractéristique, je saurai la pister, je le sais. Je peux poursuivre un daim au pas presque invisible, il n'y aura aucun souci pour une charrette alourdie par tant d'eau.

Les traces d'une charrette passée fréquemment montrait bel et bien les faits de par l'enfoncement de la terre. Toutefois, d'autres traces venaient brouiller les lignes à peine discernables, mieux valait ne pas se focaliser sur elles, sous peine de perdre un temps précieux.

-Je ne pense pas que vous ayez déjà rencontré ou même croisé Bastian. C'est un homme assez discret, comme Veheniem, si vous voulez mon avis... Il reste la plupart de son temps dans sa maison à sculpter des objets en tout genres ou des meubles, bien que ça ne soit pas bien fructueux au final, vu notre situation... Mais il est doué. C'est une personne très intelligente, bien qu'assez coupée du monde en général. Je sais que ce n'est pas le meilleur des choix pour gérer une taverne en cas d'absence, mais c'est toujours mieux que rien, et je sais qu'il a besoin d'argent... Le pauvre a perdu sa femme lors de... Vous savez, l'attaque des Ren'Kai sur la ville...

Ils arrivèrent finalement dans une tente plutôt imposante, qui se confondait avec les autres par sa couleur terne et unie, la même fournie à tous pour vivre. Elle semblait circulaire et offrir suffisamment de place pour accueillir une famille entière.

-Bastian ? Bastian, êtes-vous là ?

Tara et Sterna n'attendirent que quelques secondes seulement avant qu'un visage sorte de la tente pour les accueillir.

-Oui, que veux-tu, Tara ? Demanda-t-il sans même avoir l'amabilité de saluer ou de sortir entièrement.

-J'ai à vous parler, si cela ne vous dérange pas. Pouvons-nous entrer ?

Il accepta en hochant de la tête, quelque peu curieux de connaître la raison pour laquelle il était demandé. Lorsque les filles entrèrent dans la tente remplies de meubles en bois sculptées avec une finesse rare. Les formes étaient différentes de celles que l'on pouvait trouver ailleurs, c'était un travail remarquable. Une chaise même était recouverte de plusieurs dizaines de motifs différents, ce qui avait eu le don d'attirer la curiosité de Tara, toujours aussi ébahie par le travail acharné de Bastian qui ne lui rapportait malheureusement rien à ce jour.

Je m'approche d'une commode, en suivant la courbure du bout du doigts. Pour avoir vécu toute ma vie en forêt et être passée régulièrement dans des villages elfes, ce travail m'impressionne.

- C'est magnifique, commentai-je en m'accroupissant face à la commode, l'examinant dans le moindre détail. Aussi beau que bien des meubles elfes que j'ai vu.

Je me souviens soudain de pourquoi je suis venue et me relève en toussotant, gênée. Oups... j'avais oublié de préparer une petite phrase polie pour éviter de lui dire "Hey, quelqu'un a piqué toute notre eau, tu as la troisième clef et j'ai comme un doute sur le fait que ce soit Aym, t'étais où il y a trois nuits exactement ?"

A la place, je me racle à nouveau la gorge.

- Je suis désolée de vous déranger, fais-je avec un sourire. Je souhaiterai simplement savoir, à propos de votre clef des réserves du village...

Je marque une pause.

- Vous devez sans doute savoir que quelqu'un a volé beaucoup d'eau, fais-je poliment. Cela met le village en situation difficile et je suis sur les traces de ce voleur... pourriez-vous simplement m'indiquer si quelqu'un aurait touché votre clef, ou si elle aurait été déplacée sans que vous ne vous en rendiez compte tout de suite ?

-Je vous demande pardon ? Fit-il, en stoppant son travail et en se levant du sol sur lequel il s'était installé.

Il se retourna pour regarder attentivement l'elfe, sans la moindre once d'agressivité ou de méchanceté. Il réfléchit un moment, en grattant ses cheveux noirs, puis sa barbe imposante, probablement entretenue régulièrement pour qu'elle paraisse aussi volumineuse alors qu'elle était si courte.

-Oui, je suis au courant pour le vol d'eau. Mais je n'ai rien à voir dans cette histoire. Si c'est pour me rappeler que je meurs de soif lentement, vous feriez mieux de vous en aller.

L'homme avait semblé trop vague et trop rapide sur la question, comme s'il y avait réfléchi depuis un certain temps. Il se remit rapidement au travail en tournant le dos avec une agilité déconcertante et en s'agenouillant à nouveau sur les pieds circulaires et gravés de plusieurs lignes sinueuses de la chaise en bois sans dossier.

Je ferme les yeux en retenant un soupir, mais pourtant il faut que je sache. Il a parlé bien trop vite.

- S'il vous plaît, fais-je doucement. Il n'y a pas de tort et je sais bien que vous avez soif comme nous tous. J'ai juste besoin de le savoir et ce ne sera aucunement à votre encontre.

Il soupira longuement, mais ne se retourna pas cette fois-ci.

-Oui, j'ai ouvert la réserve il y a deux nuits de ça, pour une livraison commanditée par Aymeric. C'était un groupe de marchands venues de contrées lointaines, des humains, qui avaient besoin d'eau... Alors, puisque c'était Aymeric qui me les avait directement envoyés, je leur ai ouvert, pour leur donner quelques jarres en échange de pièces d'or, que j'ai transféré à Aymeric par la suite.

Plusieurs choses clochaient dans son témoignage... Si l'on se concentrait à nouveau beaucoup mieux dans les chiffres et les personnes, l'on pouvait peut être trouver quelque chose qui prouverait que Bastian mentirait. Dans le cas contraire, il disait la vérité et Sterna ne pouvait rien faire contre ça.

Bien... donc il avait vendu l'eau du village contre des pièces d'or. J'avais comme un doute sur le fait qu'Aymeric ait touché l'intégralité de ces pièces.

- Combien de jarres leur as-du donné ? Et pour combien de pièces d'or ?

J'irai recouper les informations avec Aymeric ensuite.

-Je ne sais plus... Ça fait quand même deux nuits de ça, vous savez. J'ai déjà du mal à me souvenir de ce que j'ai mangé hier soir...

Il ne semblait pas vouloir dire quoique de soit d'autre. Que faire de plus ? Insister, le séduire, l'intimider, ou partir vers d'autres pistes ?

- Bastian, c'est très important, fais-je d'un ton calme mais ferme. C'est la survie du village qui en dépend, et elle dépend de vous.

L'adressé soupira longuement avant de se retourner vers la jeune archère.

-Quelques jarres seulement, cinq ou six, c'était pas grand-chose, et pas assez pour que ça paraisse d'un vol. Maintenant, si vous voulez bien me laisser...

Tara était en train de réfléchir, soudainement, comme si elle tentait de relier une quelconque logique dans les informations.

-Vous avez dit que cela faisait combien de nuits exactement avant que vous ne vendiez l'eau ? Trois ?
-Non, deux. Fit-il d'un ton ferme et agacé.

Hm... première différence de version entre les deux. Comment aurait-il pu vendre l'eau il y a deux nuits si elle avait disparu trois nuit auparavant ? Ceci était fort gênant... mon regard passe de la tavernière au sculpteur, lentement, de l'un à l'autre. L'un ment, ou se trompe, et je n'ai pour le moment pas moyen de savoir lequel.

- Eh bien, sieur, gente dame, fais-je d'un ton courtois mais ferme, ne laissant aucune place à la discussion, je crois que nous allons partir voir Aymeric tous ensemble.

Après tout, il a la troisième clef et Bastian est supposé lui avoir remis de l'or. De plus, c'est lui qui a accueilli ces soi-disant voyageurs. Il pourra mettre au clair cette histoire de dates. Et, sincèrement, je lui fais plus confiance qu'à n'importe quel villageois.

L'homme, bien qu'assez embêté, accepte la proposition sans broncher, et se remet aux deux demoiselles, qui partaient en direction de la tente d'Aymeric, sans que le moindre son ou le moindre mot décide de sortir de la bouche de l'un d'entre eux. Ils continuèrent durant de longues minutes entre les tentes et les habitations de pierre en ruines en prenant soin d'éviter de trébucher dans ce foutoir intégral. Lorsqu'ils arrivèrent devant la tente de celui-ci, les deux jeunes femmes ne s'étaient pas rendues compte que le jeune homme s'était préalablement éclipsé.

-Bastian ? Appela Tara. Bonté divine... Il a disparu !

https://www.youtube.com/watch?v=46hhKqs1ziY

Hors RP:

Bastian a disparu, mais il n'est forcément pas très loin d'ici. Il y a encore quelques bâtiments qui tiennent debout, bien qu'ils soient encore assez fragiles. Que faire ?

Plus que 5 tours avant la disparition de Bastian.

Comment a-t-il pu échapper à ma vue ? ce n'est pas possible. Cessant de réfléchir, je grimpe agilement sur le toit du bâtiment le plus proche. S'il est dans une rue il m'apparaîtra instantanément. J'appelle en même temps derrière moi.

- Tara ! Repars dans la direction de laquelle nous sommes venues et regarde dans les rues parallèles si tu le vois courir !

Poursuite.

Aymeric a effectué 1 lancé(s) d'un 100 :

4

Explication:

Avantage si le chiffre est supérieur à 50.

Désavantage.

Tara obéit aux ordres et partit bel et bien dans les rues, mais elle ne donna plus signe de vie durant plusieurs secondes entières et précieuses. Quant à Sterna, le toit du bâtiment sur lequel elle se trouvait s'effondra, sans qu'elle n'ait eu le temps d'observer quoique se soit.

Plus que 4 tours avant la disparition de Bastian.

Je retiens un juron en bondissant hors des débris et m'attaque au bâtiment suivant, remontant dessus. il n'a pas pu partir bien loin, sinon j'aurai remarqué plus tôt sa disparition...

Localisation.

Aymeric a effectué 1 lancé(s) d'un 100 :

87

Avantage si le chiffre est supérieur à 30.

Avantage.

Sterna parvint à localiser beaucoup plus facilement cette fois-ci Bastian, se trouvant à seulement quelques rues en courant sinueusement de sorte à probablement troubler ses potentiels poursuivants. Tara semblait toutefois beaucoup trop loin de lui et beaucoup trop lente pour le rattraper, il semblerait que Sterna devait faire le travail elle-même...

Informations: